Avant toute chose : qu’est-ce qu’on apprend sur un chantier de fouille ?
- À fouiller ! = tenir une truelle, reconnaître et dégager des vestiges, les enregistrer, lire le terrain et les sédiments, etc.
- Puis, progressivement, à devenir autonome,
- Puis à encadrer une équipe, à gérer un chantier, à prendre des décisions pour faire avancer la fouille, à rédiger un rapport, à communiquer sur son travail, etc.
Tout ça, au final, pour devenir ARCHÉOLOGUE !!!
Nos conseils :
Comment trouver un chantier de fouille programmée ?
À quelle période sont organisés les chantiers ?
J’ai trouvé un chantier qui me plaît, comment dois-je procéder ?
Comment s’organise un chantier de fouille ?
À quoi ressemble une journée-type en chantier de fouille programmée ?
Quelques remarques pour finir
Ressource additionnelle
Comment trouver un chantier de fouille programmée ?
Il existe plusieurs moyens de connaître les chantiers ouverts aux bénévoles en France, ceux-ci n’étant pas tous référencés sur les mêmes sites :
— le ministère de la Culture publie, chaque année, une liste récapitulant une grande majorité de ces chantiers ;
— les réseaux sociaux (pages des opérateurs archéologiques, Archeologia.be, etc.) ;
— certaines revues spécialisées (Archéologia, etc.) ;
— les universités ;
— les Services Régionaux de l’Archéologie (SRA) au sein des DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles).
À quelle période sont organisés les chantiers ?
La plupart des chantiers ont lieu durant la période estivale, entre mai et septembre, avec une forte concentration durant les mois de juillet et août. À noter toutefois que quelques chantiers accueillent des étudiants durant les vacances de Pâques et de la Toussaint (notamment en lien avec de la post-fouille pour la période automnale). Les chantiers peuvent durer de quelques jours à plusieurs mois. Cependant, la moyenne se situe autour de quatre semaines par an. Certains chantiers sont pluriannuels, c’est-à-dire qu’ils ont lieu chaque année, généralement à la même période.
J’ai trouvé un chantier qui me plaît, comment dois-je procéder ?
Il vous faut contacter la personne en charge du recrutement, généralement le·la responsable d’opération (RO) qui coordonne d’un point de vue pratique et scientifique l’opération archéologique. Il·elle peut cependant être aidé pour cela par un·e responsable de secteur (RS) qui seconde le·la RO.
Votre candidature se fera préférentiellement par mail, accompagnée d’un CV. Votre demande sera motivée, que ce soit dans le corps du mail ou dans une lettre de motivation jointe (voir notre rubrique « Bien candidater »).
Si l’université souhaite que votre participation au chantier s’inscrive dans le cadre d’un stage conventionné, attention à vous y prendre suffisamment à l’avance. La mise en place d’une convention peut en effet être particulièrement longue entre les diverses parties. Dès que vous êtes retenu·e·s pour un chantier, rapprochez-vous de votre université qui vous indiquera la procédure à suivre.
Comment s’organise un chantier de fouille ?
Lorsque que le·la RO a obtenu son autorisation de fouille, il·elle fait généralement appel à des étudiant·e·s ou à des bénévoles via les différents réseaux présentés afin de constituer son équipe. Il·elle veille habituellement à constituer une équipe qui pourra répondre aux objectifs scientifiques qui ont été fixés. Il·elle portera donc plus d’intérêt à des candidat·e·s ayant une attirance pour la problématique ou la période concernée par la fouille.
La participation à la majorité des chantiers est gratuite. Une participation financière peut toutefois être demandée aux participant·e·s, notamment pour adhérer à l’association en charge de la fouille (et permettre ainsi à la personne d’être assurée), mais cela excède rarement plus de quelques dizaines d’euros.
Le logement ainsi que les repas sont généralement pris en charge par le chantier ; cela peut toutefois ne pas comprendre les week-ends. Ce point est à vérifier auprès du·de la responsable d’opération. Dans tous les cas, n’hésitez pas à informer ou vous renseigner à l’avance auprès du·de la responsable d’opération, notamment en ce qui concerne de possibles régimes alimentaires spécifiques.
Le matériel de fouille est également fourni par le chantier (brouette, pelle, brosse, etc.) mais cela ne vous empêche pas d’apporter votre truelle personnelle offerte à Noël ! Le·la participant·e s’assurera de prendre des vêtements confortables et adaptés à la fouille : des vêtements de pluie, des équipements pour se protéger du soleil (lunette, chapeau, etc.) et des chaussures fermées tenant le pied, l’idéal étant des chaussures de sécurité qui protègent le pied des risques de choc. Le travail de terrain étant salissant, attention à ne pas apporter son T-shirt préféré !
À quoi ressemble une journée-type en chantier de fouille programmée ?
Difficile de généraliser, cela dépendant tant de la nature de l’opération (fouille, sondages, prospections, etc.) que de la période concernée ou de la façon de procéder du·de la responsable d’opération. Il n’y a pas de semaine type. Certains chantiers proposent un seul jour de pause par semaine, et les jours de repos ne sont pas systématiquement les week-ends. Des adaptations peuvent également avoir lieu suivant les conditions météorologiques.
Les journées s’articulent autour des activités de terrain. À noter que certains facteurs (météorologiques, topographiques, etc.) peuvent rendre plus difficiles les conditions de vie sur le chantier. Tous les chantiers par exemple, ne disposent pas de toilettes ou de points d’eau pour des raisons techniques voire financières. Si des solutions sont généralement proposées, il est prudent et nécessaire d’apporter tout ce qui concerne son hygiène et confort sur le terrain.
En plus de la fouille des vestiges et de leur enregistrement, le·la participant·e peut se voir confier la gestion du mobilier découvert (tessons de céramiques, os, métal, etc.). Cela peut concerner le lavage des éléments selon un protocole précisé par la personne responsable du mobilier, leur reconditionnement voire leur inventaire.
Un chantier archéologique est également une expérience de vie collective. En effet, en plus des activités archéologiques, le·la participant·e doit participer à la vie de groupe en s’impliquant dans certaines tâches telles que la préparation des pauses, des repas (cela est généralement précisé lors du recrutement), la vaisselle, l’entretien des locaux et du matériel. Attention à bien partager de manière équitable ces activités connexes afin que cela ne repose pas toujours sur les mêmes personnes, ce qui peut créer des tensions dans un groupe qui se connaît depuis peu !
Vous l’aurez compris, un chantier archéologique exige une véritable implication de la part de ses participant·es – que ce soit physique, mais aussi morale – d’où la demande généralement formulée lors de l’appel à candidature d’une sérieuse motivation. Le contrat tacite passé entre le·la responsable d’opération et le·la bénévole impose toutefois qu’il n’y ait pas de dérive de la part des deux parties. Tous manquements ou comportements irrespectueux ou dangereux doivent être discutés et signalés si les faits sont avérés et graves. Un·e RO sera toujours à l’écoute des problèmes qui pourront lui être rapportés, d’autant plus que sa position ne lui permet pas toujours de se rendre compte des éventuels problèmes vécus par son équipe. Il ne faut pas hésiter à discuter pour trouver des solutions à toutes tensions en lien avec le chantier ou les personnes présentent sur le terrain. Sinon, ne pas hésiter à faire appel à d’autres interlocuteurs (voir notre rubrique : « Des problèmes sur un chantier : que faire ? »)
Quelques remarques pour finir :
— Dans le cadre d’un stage, l’université pourra vous demander de réaliser un rapport. Attention donc à prendre des notes au cours de la fouille pour ne pas avoir à solliciter le·la RO qui généralement est très occupé·e à la fin de l’année. De la même manière, consultez-le·la dès le début de l’opération pour savoir quels clichés du chantier pourront illustrer votre rapport.
— Un chantier de fouille archéologique étant sensible au pillage, nous vous conseillons également de discuter avec votre RO afin de savoir ce que vous pouvez et ne pouvez pas divulguer sur vos réseaux sociaux.
— Une opération d’archéologie programmée ne se résume pas à la seule phase terrain. S’ensuivent pour le·la RO, les RS et les divers spécialistes de longs mois de travail pour traiter les données récoltées et les présenter dans le cadre d’un rapport soumis ensuite au SRA. Ce travail de post-fouille est essentiel pour comprendre et contextualiser les vestiges découverts.
N’hésitez pas lors du chantier, si vous êtes motivé·e·s, à signaler auprès des responsables votre envie de participer à cette phase. Si cela est possible, vous pourrez vous voir confier des inventaires et/ou de la reprise de relevés en DAO, ce qui enrichira votre CV !
Ressource additionnelle :
N’hésitez pas à consulter le site https://fouille-lhistoire.com/ et
à télécharger et partager l’ebook de l’autrice « comment réussir son premier chantier archéologique ».